
Projet de loi de finances 2026 – Quel soutien apporter aux associations ?
Projet de loi de finances 2026, Note rédigée par Le Mouvement Associatif – octobre 2025
1- Les associations dans une situation alarmante
L’année 2025 a été particulièrement préoccupante pour les associations. Au-delà de la LFI 2025 qui a réduit de manière considérable le financement d’associations dans différents secteurs (tourisme social, culture, écologie, droit des femmes…), les associations ont également vu le financement de collectivités diminuer drastiquement, comme en Région Pays de la Loire mais aussi dans certains départements.
En septembre 2025, une étude du Mouvement associatif, Hexopée et le RNMA en partenariat avec l’ORVA des Hauts de France illustre la santé financière particulièrement fragile du tissu associatif :
- Près de 70% des associations employeuses déclarent que le montant de leurs fonds propres demeure fragiles ou nuls ;
- 30% des associations employeuses déclarent avoir moins de trois mois de trésorerie dont 5% n’ont aucun mois d’exploitation.
- Près d’une association employeuse sur deux déclare avoir vu ses financements publics diminués en 2025. Pour une association sur 5, cette baisse a même été supérieure à 20%.
- près d’une association sur quatre déclare diminuer ses activités en 2025.
Ces données entrainent des conséquences délétères sur l’emploi des associations. Alors que le monde associatif représente environ 1,8 million de salariés, soit près de 10% de l’emploi privé en France :
- près de 40% des associations déclarent réduire leur masse ;
- 9% des associations déclarent procéder à des licenciements ou des plans de sauvegarde.
D’après les données du Bulletin Officiel Des Annonces Civiles et Commerciales (BODACC), l’année 2025 devrait être une année record concernant les plans de sauvegarde et les liquidations des associations. A titre comparaison, ces données ont été multipliées par deux en trois ans.
Malgré cette situation alarmante pour le secteur, il y a de fortes craintes que le budget 2026 soit encore plus défavorable au monde associatif avec des coupes sectorielles attendues. Ainsi, l’IGF et l’IGESR ont rendu cet été un rapport préconisant jusqu’à 3 milliards d’euros de coupes dans les dépenses allouées au monde associatif. Si le gouvernement Bayrou a précisé que le cadre fiscal (notamment visé à hauteur d’un milliard d’euros) serait finalement préservé, de nombreuses interrogations subsistent sur les deux milliards restant (un milliard visé sur le budget des collectivités et un milliard sur les dépenses de l’Etat).
Cette situation a amené Le Mouvement associatif à organiser une mobilisation inédite le 11 octobre dernier. Dans près de 350 rassemblements organisés partout en France rassemblant des milliers de salarié-e-s, de bénévoles mais également des citoyens et des élu-e-s, toutes et tous abondent dans l’idée que, « Ça ne tient plus ! ». Alors que le monde associatif a toujours fait preuve d’une très grande capacité de résilience face aux crises ou aux coupes budgétaires, les associations arrivent aujourd’hui au pied du mur et ne peuvent plus être considéré comme une simple variable d’ajustement budgétaire.